Evaluer les compétences en escalade N1 collège

Image Publié le Mis à jour le


2014-01-08_203255

(proposition faite au stage Formation Continue Givors, Rhône)

L’évaluation se fait sous la forme d’épreuves qui ponctuent le cycle. Ces épreuves sont construites à partir des exigences des programmes.   Elles ont l’avantage de mettre l’accent sur une facette particulière de la compétence tout en restant proche d’une pratique authentique.  Pour chaque épreuve, l’élève doit progresser dans la voie, s’informer, s’équilibrer, assurer sa sécurité. Le point commun au trois épreuves est la recherche d’une meilleure utilisation des pieds pour grimper. L’épreuve des cachous permet de mettre en avant l’utilisation de l’avant pied, le couloir met en évidence la qualité du transfert du poids du corps sur les appuis, le minimax le fit de monter les pieds avant les mains. Ces voies « typées » ont ainsi  l’avantage de présenter une sensibilité plus importante à des évolutions comportementales spécifiques des élèves tout en conservant la mobilisation de l’ensemble des ressources.

L’élève peut s’entraîner autant qu’il le désire pendant toute la durée du cycle. Lorsqu’il se sent prêt il peut demander à valider une épreuve. Chaque épreuve comporte trois niveaux de validation afin que l’élève puisse se sentir progresser. La présence de paliers amène les élèves à faire des efforts pour ouvrir « un niveau supplémentaire ».

L’épreuve du D+ est une situation de réinvestissement des acquis.  Mais un élève qui raterait cette évaluation du jour J ne perdrait pas pour autant les épreuves qu’il aurait validées tout au long du cycle.

Pour l’enseignant le travail d’évaluation est simplifié car plus réparti tout au long du cycle. Il sait au cours du cycle où se situe chacun des élèves de sa classe. Il peut les conseiller, les orienter, les amener à retravailler une épreuve, à l’approfondir…

Si l’on tient absolument à mettre une note, c’est la comptabilisation des Cases Bronze, argent et or qui permettra de le faire.

8 réflexions au sujet de « Evaluer les compétences en escalade N1 collège »

    jean Philippe a dit:
    janvier 20, 2014 à 9:25

    Salut JeeC
    assez d’accord sur le principe, cependant j’aurais des remarques concernant l’évaluation de ces différentes compétences….Si je reconnais dans tes différents, jeux, situations, des aménagements, matériels ou autres, amenant le grimpeur à adapter, transformer sa conduite pour satisfaire aux exigences du milieu dans lequel tu le plonges….Bref aucun soucis avec cela.
    En revanche j’ai plus l’impression qu’on est ici dans de la transformation progressive de la conduite, donc de l’apprentissage ou acquisitions de compétences par l’élève..Pour ce qui est de l’évaluation, a mon sens il serait plus révélateur de plonger le grimpeur dans des situations reprenant les différents thèmes abordés, mais en ne les affichant pas comme tu le fais ici….
    Par exemple la situation du couloir interdit servant à valider la qualité des transferts du grimpeur d’un appui vers un autre….toi dans ton exercice d’évaluation tu matérialises ce couloir…..donc tu incites le grimpeur à adopter un conduite particulière….si par cette situation, ce jeu, tu rends compte de la maîtrise « technique » de l’élève pour réaliser son transfert, est ce que pour autant tu évalues sa compétence à utiliser le transfert afin de franchir un obstacle dans sa grimpette….le transfert étant une solution parmi d’autres que le grimpeur doit sélectionner…or se choix dans ton jeu il n’a pas à le faire car il est affiché. En quelques sorte tu construits la boîte à outil du grimpeur sans pour autant lui donner les moyens de valider sa capacité a choisir le bon outil au bon moment en fonction d’un situation ou le problème n’est pas clairement affiché.

    exemple; je sais me servir d’un tournevis, je sais me servir d’un marteau mais pour autant si je me sers du marteau pour enfoncer une vis c’est pas dit que ce soit la meilleure solution…..:)))))

    pourquoi ne pas imaginer la même logique mais avec différentes voies ou blocs à thèmes (masqués)….que le grimpeur devra retrouver….par exemple le couloir interdit…Parmi les blocs ou voies d’évaluation un voie est choisie par l’enseignant par ses caractéristiques, imposant des transferts d’appuis …(ou alors si l’enseignant à la chance de travailler sur le mur, il la trace à la craie ou avec une couleur particulière)….l’élève doit réaliser autant de voies qu’il y a de jeux (cf ta grille)….Mais rien ne laisse apparaître sur la papier ou sur le mur que telle voie correspond à tel jeu….(telle compétence….). L’élève grimpe les différentes voies et blocs….et déjà si il parvient en haut du mur c’est qu’il a répondu à l’exigence (technique entre autres) de la voie mais qu’il a aussi fait le choix (le bon ) d’adapter sa conduite au tracé…A la fin de la voie le grimpeur doit thématiser la voie en fonction de ce qu’il a vécu….exemple: « cette voie est la voie couloir, car j’ai réalisé de nombreux transferts, les prises sont très espacées sur le plan horizontal etc…. »
    Bref non seulement il maîtrise la technique du transfert, mais il valide par là la compétence à utiliser le transfert au bon moment …..face aux exigences de la voie qu’il a su identifier…
    A mon sens on peut parler là d’une réelle acquisition de compétence….(au sens large du terme ).

    Autre avantage, l’élève en difficulté dans cette épreuve du couloir….l’élève isole sont problème dans la voie en précisant que ce qui lui pose problème c’est le transfert…..il a identifié le problème, il sait donc le reconnaître, il connait par ailleurs son niveau puisqu’il se rend compte de son incapacité à les réaliser…et donc cela participe également à la formation d’un grimpeur responsable (citoyen responsable cf. compétence du socle commun collège ), capable de reconnaître la difficulté d’un parcours et de le mettre en relation avec ses ressources et son niveau technique pour estimer si il s’agit d’un parcours « engagé » ou maîtrisé pour lui……

    la bise!
    jeepee

      jcweckerle a dit:
      janvier 20, 2014 à 9:57

      Salut jeepee,

      Entièrement d’accord avec toi sur le principe du réinvestissement.
      Le problème c’est que la plupart des établissements n’ont pas la main sur la construction des voies. Du coup les enseignants sont obligés d’aménager l’espace comme ils le peuvent pour provoquer des comportements différents.
      En bloc c’est moins gênant.
      Attention le réinvestissement des acquis c’est la cerise sur le gâteau ! si l’élève arrive à reproduire le comportement dans une situation familière, connue c’est déjà pas mal au N1 ! C’est d’autant plus vrai que tout le monde fonctionne presque toujours selon une modalité « après travail » et ce sur tout le cursus. Ou est le réinvestissement dès lors ?
      A+, la bise également

    NAMPLI a dit:
    janvier 22, 2014 à 5:52

    Deux analyses Ligue des Champions 🙂

    NAMPLI a dit:
    janvier 22, 2014 à 6:03

    -Peux-tu m’expliquer le « minimax »?
    -Le D+ c’est grimper X voies en un temps donné??
    -Je n’ai pas compris le « voie verticale un seul pied sur cachous »
    -Pas compris non plus le « si tous les élves valident le bronze ils ont droits à autre chose? C’est pas l’argent après??

    jcweckerle a dit:
    janvier 22, 2014 à 7:18

    Minimax: minimum de prises de mains pour gravir la voie
    1 pied sur cachou = 1 pied sur petites prises l’autre où tu veux.
    Le D+ = Projet de voies en temps limité

    Si tous les élèves de la classe valident le bronze ! tout le monde doit l’avoir du coup on peut espérer de l’entraide. Attention cependant à ne pas stigmatiser, l’exigence dépend du profil de la classe !

      NAMPLI a dit:
      février 8, 2014 à 11:04

      Merci!

    jean Philippe a dit:
    janvier 22, 2014 à 9:29

    Pour revenir sur le fond, et pour préciser ma pensée…
    Je ne parlais pas de réinvestissement….mais d’évaluation d’une compétence….(….capacité à mobiliser à bon escient, en temps opportun, ses ressources pour identifier et résoudre de vrais problèmes)…..en quelques sortes laisser le choix à l’élève de faire ou de ne pas faire, en gros de gérer le côté complexe de la situation….
    Si tu décris ou affiche le problème sur une pancarte en bas du mur en quoi sommes nous dans cette dynamique là….? que ce soit le niv 1 / 2 / …c’est la même logique…
    je pense qu’on se situe (dans ton doc) et là je serai d’accord, :)), sur le développement d’une habileté qui s’exprime dans une situation simple, délimitée, dont la solution est casi univoque (pas trop le choix de faire autrement).
    A mon sens l’évaluation de la compétence niv 1 en escalade doit se faire dans une situation ou l’enfant doit exprimer par sa pratique son choix ou ses choix après avoir identifier les différents problèmes posés par la configuration de la voie et / du bloc (en l’occurrence dans les textes on parle de voie)….c’est dans cet esprit que je te proposai un autre type de situation (cf mon précédent message)…

    En ce qui concerne la gestion de la SAE et la main que peut éventuellement disposer l’enseignant sur la structure est effectivement une contrainte pour jouer sur la configuration des voies en escalade en EPS…Cependant le travail avec des craies, des scotchs etc…sont autant de solutions qui permettraient de façonner un peu plus les voies à la convenance du prof….mais au même titre que d’aller placer des balises de CO dans des boites de kinder aux 4 coins de la cour du collège à 7h30 avant l’arrivée des élèves….., ça nécessite du temps….et de la préparation. Et c’est loin d’être facile pour un prof qui n’est pas spécialiste de l’aps….Donc c’est vrai que c’est un réel problème…

    Le dernier point est sur le côté bon fonctionnaire, qui a le soucis d’évaluer ses élèves conformément aux textes….etc .A un moment donné la compétence d’un prof c’est aussi de dire NON ou du moins de se poser la question quant à la faisabilité de la chose…..(je ne parle absolument pas de ta proposition mais du texte de référence en escalade Niv 1…..:) )

    si on prend l’exemple d’une classe de 6ème à 28, qui dispose de 7 séances de 2h…( si on prend en compte une répartition annuelle des aps sur le niveau allant de vacances en vacances) :
    – je compte personnellement environ 8 heures pour pouvoir assurer et maîtriser les principales règles de sécu d’une escalade en moulinette….je n’ai toujours pas fait de technique ou du moins j’ai tout fait sauf de m’intéresser à la « motricité » spécifique du grimpeur…( et pourtant je n’ai pas trainé!!!!!!!!!!!) .
    – Je compte ensuite 1 ou 2 séances pour que les enfants, maintenant qu’ils maîtrisent la grimpette en moul, puissent s’amuser et découvrir l’ensemble des voies du mur dont je dispose….(visite du mur et des contraintes de l’escalade, devers, surplomb, dièdre etc…)
    – Bref en gros après 6 séances, je peux commencer à aborder ce qui leur pose problème! CA devient juste intéressant ……mais m…e il faut que j’évalue!!!!!!!!!!!!!!! :)….

    bref avec ma petite expérience, à mon niveau en 6ème niv 1 pour moi la compétence je la redéfinis comme ceci: choisir et conduire un déplacement en m’engageant, en connaissance de causes (connaissance de ce qui fonde la difficulté en escalade et confronter le système de contraintes à mes ressources pour faire le bon choix de voie), à grimper, en moulinette, deux voies différentes, après travail, au meilleur de mon niveau. Etre capable d’assurer bien évidemment…

    encore la Bise JEECEE

      jcweckerle a dit:
      janvier 23, 2014 à 7:53

      OK mais entrons dans le détail des situations :
      Dans le minimax : pas de solutions à priori, pas de pancarte au pied de la voie ! l’élève est libre de s’organiser comme il le souhaite pour faire le minimum de prise… Il faut qu’il teste, qu’il imite, qu’il envisage des solutions pour diminuer au max le nombres de prises de main…L’ensemble des ressources de l’escalade sont présentes, juste une chose est demandé absolument : gagner en amplitude.
      Dans le couloir : pas de pancarte là non plus, l’élève est libre de franchir le couloir là où il le souhaite, il est amené à planifier son déplacement, à réfléchir, à lire la voie et envisager des solutions moins coûteuses…etc, juste une chose est incontournable, transférer plus.
      Dans les prises cachous, là encore l’élève est libre de s’organiser comme il le souhaite, à prendre les prises de pieds cachous qu’il veut, les prises de mains qu’il veut… on a encore une fois toutes les ressources de l’escalade qui sont présentes mais il y a juste un point qui est plus ciblé…l’utilisation des petites prises de pieds ! Les voies cachous j’en connais plein en milieu naturel et je vois pas en quoi ces voies ne constituent pas une tâche complexe.
      Le D+, renvoie à ton évaluation, 2, 3, 4 de voies au choix dans un temps imparti, les voies minimax, couloir, cachous peuvent faire parti du choix.. à réfléchir…
      Du coup chaque situation est en elle même une tâche complexe pour un élève de N1 simplement on cible un peu plus pour que le progrès de l’élève sur différents aspects de la compétence soit perceptible par nous et surtout par l’élève !
      Quand je propose de « voies typées », j’oriente les apprentissages des élèves vers un versant spécifique de la compétence que je souhaites voir apparaître pour le niveau considéré. Si tu laisses le choix des voies tu travailles tout et au final rien du tout..C’est donc un compromis entre complexité et progressivité que je propose.. pour rendre le progrès perceptible pour les élèves, pour faciliter l’évaluation par le prof….
      Bise, une dernière après on va jaser !

Répondre à jcweckerle Annuler la réponse.